Le panel des médecins généralistes a trois objectifs principaux :
- observer le cadre d’activité, l’environnement professionnel et les rythmes de travail ;
- observer les pratiques de prise en charge en médecine générale et leurs déterminants ;
- répondre aux attentes spécifiques des acteurs régionaux.
Genèse
La DREES, en collaboration avec les Observatoires régionaux de santé (ORS) et les Unions régionales de professionnels de santé, médecins libéraux (URPS-ML) des régions Provence-Alpes-Côte-d’Azur (Paca), Pays de la Loire, Bourgogne puis Poitou-Charentes et l’UMR 912 SESSTIM à Marseille (Sciences économiques et sociales de la santé, traitement de l’information médicale), a mis en place depuis 2010 un panel national de médecins généralistes libéraux, enrichi de trois sur-échantillons pour les régions partenaires : il interroge, au total, entre deux et trois mille médecins généralistes. Une première édition, dite « panel 2 » a eu lieu sur la période 2010-2012, une seconde, appelée « panel 3 » est en cours depuis 2014.
Ce dispositif fait suite à deux autres panels :
- le panel « Paca » réalisé par l’ORS Paca sur la période 2002-2007 auprès de 600 médecins généralistes libéraux exerçant dans la région ;
- le « panel cinq régions », appelé « panel 1 », réalisé sur la période 2007-2009 avec le concours de la DREES, de la Fédération nationale des Observatoires Régionaux de Santé (FNORS), des ORS, de l’Union régionale des médecins libéraux (URML) et des Unions régionales des Caisses d’assurance maladie (URCAM) des cinq régions partenaires (Paca, Pays de la Loire, Bourgogne, Bretagne et Basse-Normandie) et constitué de 1 900 médecins généralistes.
Objectifs
Le panel des médecins généralistes a trois objectifs principaux :
- observer leurs cadre d’activité, environnement professionnel et rythmes de travail ;
- observer les pratiques de prise en charge en médecine générale et leurs déterminants ;
- répondre aux attentes spécifiques des acteurs régionaux.
Il s’inscrit ainsi dans la continuité du panel cinq régions. Il permet par ailleurs de suivre dans le temps certains indicateurs, comme le temps de travail par exemple, mais aussi d’explorer des thématiques n’ayant pu être abordées lors du premier panel. En outre, à la différence du panel 1, les panels 2 et 3 permettent non seulement de disposer de résultats représentatifs pour les trois régions partenaires, mais de disposer aussi de résultats représentatifs au niveau national. Ainsi, il est possible, non seulement de comparer les régions entre elles, mais aussi de les situer par rapport à l’échelon national.
Déroulement
À raison d’une vague d’enquête par semestre pendant trois ans, le panel interroge les mêmes médecins (pendant 15 minutes environ , durée correspondant à la durée moyenne d’une consultation), sur leurs conditions de travail et leurs pratiques d’exercice. La collecte des données se fait quasiment exclusivement par téléphone, quelques médecins répondant toutefois par internet (l’expérimentation de collecte via internet ne s’étant pas révélée probante, le dispositif n’a pas été élargi).
Méthodologie
- Panel 1
La base de sondage a été constituée à partir du répertoire ADELI qui recensait l’ensemble des professionnels de santé à exercice réglementé pour en retenir les médecins généralistes tirant leur revenu professionnel principalement de l’exercice libéral de la médecine et n’exerçant pas de façon exclusive de mode d’exercice particulier.
Les médecins ont été sélectionnés selon une procédure de tirage aléatoire stratifié sur le sexe, l’âge (moins de 45 ans, 45-52 ans, 53 ans et plus) et le type de la commune d’exercice (pôles urbains, communes rurales, autres). Au total, 4 592 médecins ont été sollicités par courrier lors de la première vague d’enquête pour aboutir à un échantillon de 1 901 répondants par la méthode des quotas, soit un taux de participation parmi les médecins éligibles et joignables de 56,7 %.
- Panel 2
La base de sondage a également été constituée à partir du répertoire ADELI, apparié à des données provenant du Système national d’informations inter-régimes de l’Assurance maladie (SNIIR-AM), afin d’obtenir une variable sur le niveau d’activité des médecins utilisée pour stratifier le plan de sondage. Cet appariement permet de plus de repérer les médecins ayant déclaré un mode d’exercice particulier exclusif de toute autre pratique et de les exclure de la base de sondage. Les médecins ayant un mode d’exercice particulier exclusif non déclaré à l’assurance maladie et les médecins ayant des projets de cessation d’activité ou de déménagement à moins d’un an sont repérés par un filtre lors du recrutement et non pris en compte dans le champ du panel.
Les médecins ont été sélectionnés selon une procédure de tirage aléatoire probabiliste stratifié selon le sexe, l’âge, le type d’aire urbaine et le niveau d’activité. Au total, le panel 2 est constitué d’environ 2 200 médecins, dont 1 250 pour l’échantillon national.
- Panel 3
La base de sondage du panel 3 est constituée à partir du répertoire partagé des professionnels de santé (RPPS) qui remplace, depuis novembre 2011, le répertoire Adeli. Contrairement à la base de sondage du panel 2, constituée à partir du répertoire Adeli, celle du Panel 3 tient compte de l’ensemble des activités libérales de cabinet du professionnel (le médecin devant avoir au moins une activité libérale en cabinet de ville parmi l’ensemble de ses activités), la notion d’activité principale n’existant plus dans le RPPS. Pour construire la base de sondage, les données du RPPS ont été appariées à celles issues du SNIIR-AM. Les médecins ont été sélectionnés selon une procédure de tirage aléatoire probabiliste stratifié selon le sexe, l’âge, le niveau d’activité et le niveau de l’indicateur d’accessibilité potentielle localisé (APL) de la commune d’installation. Au total, le panel 3 comprend près de 3 000 médecins, dont environ 1 600 pour l’échantillon national.
- Panel 4
Le quatrième panel national d’observation des pratiques et conditions d’exercice en médecine générale a été mis en place à l’automne 2018 par la DREES, les observatoires régionaux de la santé (ORS) et les unions régionales des professionnels de santé médecins libéraux (URPS-ML) de Provence-Alpes-Côte d’Azur et Pays de la Loire.
Les thématiques de l’organisation du cabinet, l’utilisation des outils de e-médecine, l’impact de la baisse de la démographie médicale sur les pratiques, la prise en charge des soins non programmés, des pratiques de prévention et de dé-prescriptions médicamenteuses seront abordées au fil de 6 vagues d’enquête, échelonnées jusqu’en 2021. La première vague, dite vague d’inclusion s’est déroulée par téléphone entre octobre 2018 et février 2019. Au total, 3 304 médecins ont accepté de participer à ce quatrième panel, pour 12 022 médecins sollicités.
Le champ de l’enquête est l’ensemble des médecins généralistes tirant tout ou partie de leurs revenus d’une activité libérale, installés au 1er janvier 2018, n’exerçant pas un mode d’exercice particulier (MEP) exclusif et ayant au moins 200 patients « médecin traitant » au 1er janvier 2018. Les médecins ont été tirés au sort dans le Répertoire Partagé des Professions de Santé (RPPS) apparié à des données de l’Assurance Maladie. Le tirage a été stratifié selon le sexe, l’âge en tranches (moins de 50 ans, entre 50 et 59 ans et 60 ans ou plus), le volume d’activité compris comme le nombre de consultations et visites réalisées en 2017 en tranches (inférieur au premier quartile, entre le premier et le troisième quartile et au-dessus du troisième quartile), la densité de la zone ainsi que la région d’exercice. Les médecins exerçant en régions Provence-Alpes-Côte d’Azur et Pays de la Loire sont sur-représentés tout comme les médecins exerçant en zones sous-denses. Un médecin est considéré comme exerçant en zone sous-dense lorsque l’indicateur d’Accessibilité Potentielle Localisée (APL) du territoire de vie-santé dans lequel il exerce est inférieur à 2,8 consultations/an/habitant.
Les données des répondants sont redressées du non-retour (les médecins qui n’ont pas été joints) et de la non-réponse (les médecins qui n’ont pas accepté de répondre) et calées sur les variables de stratification (tranches d’âge, tranche d’activité, sexe, région d’exercice et sous-densité de la zone d’exercice). L’échantillon est alors dit représentatif de la population cible du Panel par rapport à ces variables. Toutes les analyses statistiques sont menées sur ces données pondérées.
Thématiques
Cinq vagues d’enquête, réalisées entre le printemps 2007 et le premier semestre 2009 ont porté sur une série de thématiques très variées :
La première vague d’enquête (mars-avril 2007) a rassemblé des données générales sur les conditions d’exercice des médecins généralistes en termes notamment de temps de travail, de satisfaction au travail, de formations complémentaires, d’activités annexes à l’exercice libéral. [Aulagnier et al., 2007]
La deuxième vague (octobre-novembre 2007) a concerné les réseaux professionnels (formels et informels) des médecins généralistes, l’objectif étant d’évaluer l’importance et l’étendue de ces réseaux. Les panélistes ont été interrogés à ce propos sur leur implication et leur « adhésion » aux réseaux de santé. Par ailleurs, des questions ont été introduites pour connaître l’opinion des médecins généralistes sur la réforme du médecin traitant et leur place dans le parcours de soins du patient. [Bournot et al., 2008]
La troisième vague (mars-mai 2008) a porté sur l’implication des médecins généralistes dans l’évaluation des pratiques professionnelles, sur leur participation à la formation médicale continue et sur la connaissance et la mise en œuvre par les médecins des recommandations de bonnes pratiques de la Haute autorité de santé (HAS). Par ailleurs, la deuxième partie du questionnaire a permis de recueillir leur opinion sur une évolution éventuelle de leur mode de rémunération (salariat, rémunérations forfaitaires….). [Guerville et al., 2009]
La quatrième vague (octobre-décembre 2008) a été consacrée essentiellement à l’état de santé des généralistes, surtout leur santé mentale, avec des questions sur la perception de leur état de santé général, mais aussi des questions relatives à leur état de stress et d’épuisement professionnel (burnout) et à leurs conditions de travail. [Aubry et al., 2010]
La cinquième vague (juin-juillet 2009) a permis de suivre l’évolution de certains aspects longitudinaux, de mesurer les dispositions des médecins à s’engager dans des pratiques de prévention et d’éducation thérapeutique des patients, d’évaluer les difficultés liées au recours à l’hospitalisation à domicile, etc. [Cabut et al., 2011]
Articles faisant référence à plusieurs vagues du panel : [Barlet et al., RFAS 2011/2-3]