Les données présentées sont issues de l’enquête quadriennale de la Drees auprès des établissements et services en faveur des adultes et des familles en difficulté sociale (ES-DS). Cette enquête porte sur l’activité des centres d’hébergement et des établissements de logement adapté, sur leur personnel et sur les personnes qu’ils accueillent ou qui en sont sorties. Ce sont les établissements qui répondent à l’enquête. Pour l’édition 2020-2021, le personnel est considéré à la date du 31 décembre 2020, les places d’accueil et le public accueilli à la date du 31 janvier 2021.
374 000 personnes accueillies en centres d’hébergement ou dans un logement adapté
Il existe 436 400 places permanentes1 d’hébergement ou de logement adapté et 8 200 places temporaires2, réparties dans 6 200 centres d’hébergement et logements adaptés. Ces structures varient selon les publics accueillis, mais leur mission commune est d’accueillir, d’héberger et d’accompagner des adultes et des familles en difficulté sociale. Elles hébergent au total 374 000 personnes, la très grande majorité (366 500) sur des places permanentes. Le taux d’occupation des places permanentes est de 84 %. Il atteint 92 % dans les centres d’hébergement et de réinsertion sociale (CHRS), dans les autres centres d’accueil généraliste et dans les centres d’accueil des demandeurs d’asile (Cada). 71 % des places sont situées dans les centres eux-mêmes tandis que 29 % correspondent à de l’hébergement diffus. Deux-tiers des places sont des appartements, et un quart des chambres individuelles ou aménagées pour les couples et les familles.
Les personnes hébergées sont en majorité des hommes, jeunes adultes et ressortissants extra-européens
Une majorité des personnes hébergées sont des hommes : 68 % des adultes et enfants sont de sexe masculin. Cette surreprésentation est générale sauf dans les établissements d’accueil mère-enfant (EAME). Les personnes seules sans enfant représentent par ailleurs 67 % des hébergés. Les moins de 18 ans constituent 16 % des personnes hébergées, contre 21 % dans l’ensemble de la population3, tandis que les jeunes adultes de 18 à 34 ans représentent une proportion significative (18 % pour les 18-24 ans et 23 % pour les 25-34 ans). À l’inverse, les personnes âgées de 60 ans et plus ne représentent que 14 % des hébergés, contre 27 % de la population générale4. En outre, 65 % des personnes hébergées sont ressortissantes d’un pays hors Union européenne.
Un niveau élevé de taux d’encadrement dans le médico-social, plus faible dans l’accueil des demandeurs d’asile et des réfugiés et le logement adapté
Le taux d’encadrement varie fortement selon la catégorie d’établissements. Il est particulièrement élevé dans les établissements d’hébergement médico-social : 97 % en lits d’accueil médicalisé (LAM), 80 % en lits halte soins santé (LHSS). Il est également élevé dans les EAME (44 %) où sont accompagnés de très jeunes enfants et leurs parents. Il est le plus faible dans les établissements destinés aux demandeurs d’asile et aux réfugiés : de 6 % dans les hébergements d’urgence pour demandeurs d’asile (HUDA) à 9 % en centre provisoires d’hébergements (CPH).
Un personnel majoritairement féminin dans tous les types d’hébergement
Fin 2020, le personnel féminin est surreprésenté5 dans tous les types d’établissements Cette proportion est particulièrement élevée dans les structures d’accueil mère-enfant où les femmes représentent 84 % des effectifs. Elle reste importante dans l’hébergement médico-social, notamment en LAM et en appartements de coordination thérapeutique (ACT), où elles constituent près des trois quarts du personnel. Dans l’hébergement généraliste, les femmes sont légèrement moins nombreuses, avec 65 % du personnel employé dans les CHRS.
Des trajectoires vers un logement plus stable : 21 % accèdent à un logement social et 11 % à un logement privé
Au 31 janvier 2021, les personnes présentes dans les établissements d’hébergement y étaient en moyenne depuis 1 an et 10 mois, avec des variations selon le type de structure. L’ancienneté est particulièrement longue dans les foyers de travailleurs migrants (cinq ans et neuf mois) et avoisine 14 mois dans l’hébergement généraliste. Sur l’ensemble des centres, 25 % des personnes sont hébergées depuis moins de 5 mois, tandis que 10 % y résident depuis plus de 3 ans et 3 mois.
À leur arrivée, 11 % des personnes étaient sans abri. La situation varie selon le type d’établissement : dans les foyers de jeunes travailleurs, 34 % des personnes étaient auparavant logées chez un parent ou un conjoint, contre seulement 6 % dans les CHRS. Dans ces derniers, 13 % étaient sans abri et 21 % hébergées dans des centres d’urgence.
Après leur sortie, 32 % des sortants accèdent à un logement privatif, dont 21 % en logement social et 11 % en logement privé. Ce taux varie selon le type d’établissement : près d’une personne sur deux sortant de résidences sociales accède à un logement privatif, contre 36 % en CHRS et un pourcentage encore plus faible dans le DNA.
Pour aller plus loin
Caruso, A. (2023, octobre). 200 000 personnes accueillies en centre d’hébergement début 2021. Les Dossiers de la Drees, Drees, n°113.
Richard, E. (2025, novembre). Le taux d’encadrement dans les centres d’hébergement social continue de baisser, Les Dossiers de la Drees, Drees, n° 132.
- 1
Les places permanentes d’hébergement sont des places ouvertes à l’année ou pendant la période d’ouverture de la structure.
- 2
Une place est dite temporaire si elle n’est pas permanente
- 3
Source : Insee, recensement de la population, estimations de population 2021
- 4
Source : Insee, recensement de la population, estimations de population 2021
- 5
Au dernier trimestre 2020, les femmes représentent 49 % de l’ensemble de la population en emploi en France hors Mayotte (source : Insee, enquête Emploi).