Colloque : le non-recours aux prestations sociales en France et en Europe (annonce)

Paru le 19/10/2022

La DREES organise, le 13 décembre 2022, avec l’appui de l’ODENORE (Observatoire des non-recours aux droits et services), un colloque sur l’évaluation du non-recours aux prestations sociales en France et en Europe.


L’accès aux droits et aux services sociaux et la lutte contre le non-recours constituent l’un des axes stratégiques des politiques de prévention et de réduction de la pauvreté. Ils font l’objet d’un intérêt croissant dans de nombreux pays. La Commission européenne, dans sa récente proposition de recommandation sur les « revenus minimaux adéquats », a fait de la réduction du non-recours aux prestations sociales un objectif prioritaire des politiques publiques en Europe face à l’ampleur de ce phénomène.

C’est également l’objectif poursuivi par la France avec le projet de solidarité à la source et les expérimentations « territoires zéro non recours ». De récentes études de la DREES montrent que le non-recours atteint fréquemment, dans notre pays, des niveaux supérieurs à 30 %. C’est le cas du RSA ou encore du minimum vieillesse, pour lequel le non-recours concerne une personne seule sur deux. Des taux comparables (entre 25 % et 42 %) viennent d’être observés par la DARES pour le non-recours à l’assurance chômage.

Dans la continuité de ces travaux, la DREES (Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques) organise, avec l’appui de l’ODENORE (Observatoire des non-recours aux droits et services), un colloque sur l’évaluation du non-recours aux prestations sociales en France et en Europe :

Mardi 13 décembre 2022
de 9h00 à 17h30

Ministère des Solidarités, de l'Autonomie et des Personnes handicapées
14, avenue Duquesne, 75007 Paris
Salle Pierre Laroque
(et en live streaming)

Ce rendez-vous, qui réunira chercheurs, décideurs publics et acteurs de terrain, de toute l’Europe, sera l’occasion de faire le point sur :
-    l’ampleur de ce phénomène ;
-    les méthodes de quantification du non-recours ;
-    les perspectives d’amélioration de la connaissance du phénomène ;
-    les initiatives mises en place par certains pays pour lutter contre le non-recours.

Les discussions seront menées en français et en anglais et seront traduites dans les deux langues tout au long de la journée.
 

LIEN D'INSCRIPTION
 

PROGRAMME

8h30-9h30 : Accueil café

  • Marine Jeantet, Déléguée interministérielle à la prévention et à la lutte contre la pauvreté
  • Fabrice Lenglart, Directeur de la DREES

Les apports des travaux récents de la statistique publique sur l’ampleur, les profils concernés et les déterminants du non-recours

Ce premier temps introductif a pour objectif de revenir sur la définition du non-recours et de présenter les résultats les plus récents réalisés par le service statistique public. À partir d’une sélection de travaux sur différentes prestations sociales, cette première session illustre l’ampleur du phénomène du non-recours en France et en Europe et donne des clés de compréhension sur les principaux déterminants et populations concernées.

Ces présentations seront assurées par la DREES, la DARES et l’ODENORE.

Liste des travaux présentés :

Questions de la salle

Prendre la mesure du non-recours dans ses différentes dimensions : complémentarité des approches dans la connaissance du non-recours

Au cours de cette table ronde, quatre spécialistes de la question du non-recours aux prestations sociales décrivent les différentes méthodes permettant de mesurer ce phénomène. L’usage des informations issues des registres de l’administration pour identifier l’accès ou non aux droits sociaux est questionné, comme l’intérêt de mener des enquêtes plus spécifiques. Cette table ronde est aussi l’occasion de rappeler l’intérêt des travaux sur des populations particulières comme celles suivies par le Secours catholique ou des éclairages locaux sur le non-recours.

Intervenant-e-s :

  • Céline Marc, sous-directrice adjointe, DREES
  • Tim Goedemé, sociologue, Herman Deleeck Centre for Social Policy,  Université d’Anvers (Belgique)
  • Pascale Novelli, économiste, statisticienne au département enquêtes et analyses statistiques du Secours Catholique-Caritas France
  • Héléna Revil, responsable scientifique de l'Observatoire des non-recours aux droits et aux services (ODENORE) et chercheure en science politique, Laboratoire de sciences sociales PACTE, Université Grenoble Alpes

Questions de la salle


12h30-14h00 : Pause déjeuner (Déjeuner libre pour les participants)
 

Intervention d’Olivier de Schutter, Rapporteur spécial sur l'extrême pauvreté et les Droits de l'Homme (ONU) sur le non-recours aux droits dans le cadre de la protection sociale

« Des chiffres, et après ? » : Enjeux et usages des chiffres du non-recours

Cette seconde table ronde s‘intéresse aux usages faits des chiffres sur le non-recours et leurs réceptions par les pouvoirs publics. Selon les pays, ils peuvent être utilisés de différentes manières, soit pour légitimer les plans d’actions de lutte contre le non-recours, soit pour le pilotage des politiques publiques, afin de rendre compte de leur efficacité. Que ce soit en France, en Espagne, au Pays-Bas ou encore en Suisse, l’identification du phénomène de non-recours a certes conduit à la mise en œuvre de solutions pour résorber ce problème, mais parfois aussi à des résistances des administrations confrontées à ce nouveau phénomène « impensé » par les concepteurs de politiques sociales.

Intervenants :
Représentant du ministère de l’inclusion, de la sécurité sociale et des migrations en Espagne

  • Bert Van Putten, directeur général du Centre d’évaluations sociales (KWIZ) (Pays-Bas)
  • Eric Crettaz, professeur, Haute école spécialisée de Suisse occidentale (Suisse)
  • Clara Deville, chargée de recherche en sociologie, UMR CESAER, Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement

Questions de la salle

Perspectives de l’action publique de lutte contre le non-recours

Cette dernière table ronde questionne les perspectives de l’action publique de lutte contre le non-recours. Des solutions sont fréquemment énoncées : automatisation de l’accès aux droits, simplification des démarches, numérisation de celles-ci, utilisation du Big data pour mieux identifier les potentiels recourants, « aller vers » pour toucher les publics éloignés. Mais ces actions sont-elles toujours aussi bénéfiques au recours aux prestations ? Quelles seraient les conditions de leur réussite ? Dans la perspective de la mise en œuvre d’une « Solidarité à la source » et les expérimentations
« territoires zéro non-recours », cette réflexion apparaît essentielle.

Intervenants :

  • Fabrice Lenglart, directeur de la DREES et ancien rapporteur général RUA
  • Fran Bennett, professeure associée à l’Université d’Oxford (Royaume-Uni)  
  • Daniel Agacinski, délégué général à la médiation, Défenseur des droits
  • Jerôme Lepage, directeur adjoint des politiques familiales, Caisse nationale des allocations familiales (CNAF)

Questions de la salle


17h00-17h30 : Clôture du colloque par Jean-Christophe Combe, Ministre des Solidarités, de l’Autonomie et des personnes handicapées [À confirmer]

Comité scientifique

-    Franck Arnaud, sous-directeur, en charge des Synthèses, études économiques et évaluation, DREES
-    Eric Crettaz, professeur d’administration publique, Haute école spécialisée de Suisse occidentale
-    Rémi Le Gall, maître de conférences en sciences économiques, Laboratoire lorrain de sciences sociales 2L2S, Université de Lorraine
-    Céline Marc, sous-directrice adjointe, Synthèses, études économiques et évaluation, DREES
-    Nadia Okbani, maîtresse de conférences en science politique, Centre d’étude et de recherche travail organisation pouvoir (Laboratoire CERTOP), Université de Toulouse 2 Jean Jaurès, IUT Figeac
-    Jean-Luc Outin, chercheur associé à l’Université Paris1 Panthéon-Sorbonne et chargé de mission à la Mission Recherche de la DREES
-    Mickaël Portela, Chef de la Mission des relations et études internationales, DREES
-    Héléna Revil, responsable scientifique de l'Observatoire des non-recours aux droits et aux services (ODENORE) et chercheure en science politique, Laboratoire de sciences sociales PACTE, Université Grenoble Alpes
-    Antoine Rode, chargé de recherche à l’ODENORE et chercheur associé au Laboratoire de sciences sociales PACTE, Université Grenoble Alpes

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