Le personnel des centres d’hébergement pour adultes et familles en difficulté sociale

Les dossiers de la DREES

N° 46

Paru le 12/12/2019

Pierre-Yves Cabannes

Résumé

Fin 2016, 3 000 établissements sont en charge d’accueillir, d’héberger et d’accompagner des adultes et des familles sans domicile. 132 200 personnes y sont hébergées, réparties sur 140 400 places permanentes, selon l’enquête auprès des établissements et services en faveur des adultes et familles en difficulté sociale (ES-DS) 2016 de la DREES. Sept catégories d’établissements sont considérées dans ce Dossier : les centres d’hébergement et de réinsertion sociale (CHRS), les « autres centres d’accueil » (qui sont des centres d’hébergement d’urgence, de stabilisation ou d’insertion hors CHRS), les centres d’accueil pour demandeurs d’asile (CADA), les centres provisoires d’hébergement (CPH), les établissements d’accueil temporaire service de l’asile (AT-SA), les maisons relais et les établissements d’accueil mère-enfant (EAME).

 

30 190 personnes correspondant à 21 800 emplois en équivalent temps plein (ETP) travaillent fin 2016 dans ces établissements. Le taux d’encadrement, défini ici comme le nombre de personnes employées en ETP rapporté au nombre de places d’hébergement permanentes, s’établit fin 2016 à 16 personnes en ETP pour 100 places, au total sur l’ensemble des établissements. Le taux d’encadrement varie fortement selon la catégorie d’établissements : de 5 et 7 personnes en ETP pour 100 places dans les AT-SA et les CADA à 45 dans les EAME.

Au global, le taux d’encadrement a diminué de 4 points depuis fin 2012 et de 6 points depuis fin 2008. Cette baisse du taux d’encadrement s’observe dans presque toutes les catégories d’établissements. Il est par exemple passé de 27 personnes en ETP pour 100 places en CHRS fin 2008 à 22 fin 2016, de 10 à 7 en CADA et de 52 à 45 en EAME.

Fin 2016, exprimé en ETP, 49 % du personnel exerce principalement une fonction éducative, pédagogique ou sociale, 24 % une fonction dans les services administratifs et généraux, 15 % une fonction de direction, 8 % une fonction d’encadrement et moins de 4 % une fonction paramédicale ou médicale. Les éducateurs spécialisés (sans fonction d’encadrement) sont la profession la plus représentée (15 % des ETP), devant les surveillants de nuit (9 %). Les moniteurs éducateurs représentent 5 % des ETP, les assistants de service social 6 %, les conseil-lers en économie sociale et familiale 6 %, les animateurs sociaux 4 %.

Les femmes représentent deux tiers du personnel des centres d’hébergement pour adultes et familles en difficul-té sociale. Ce personnel est un peu plus âgé mais a moins d’ancienneté dans son emploi actuel que l’ensemble des personnes en emploi en France fin 2016.

87 % des éducateurs spécialisés ont le diplôme d’État relatif à leur profession, et 5 % un autre diplôme relatif à l’intervention sociale ; en revanche, 8 % n’ont aucun diplôme relatif à l’intervention sociale. De même, 81 % des moniteurs éducateurs ont le diplôme d’État de moniteur éducateur fin 2016, et 10 % un autre diplôme relatif à l’intervention sociale, mais 9 % n’ont aucun diplôme relatif à l’intervention sociale. Enfin, 69 % des animateurs sociaux des centres d’hébergement pour adultes et familles en difficulté sociale n’ont pas de diplôme ou brevet relatif à l’animation.

La très grande majorité des personnes travaillant dans ces établissements relèvent d’un contrat de travail stable : fin 2016, 7 % sont fonctionnaires titulaires et 80 % sont en CDI. À l’inverse, 10 % du personnel a un contrat aidé ou un CDD.

Le temps de travail du personnel par établissement apparait relativement faible, du fait de temps partiels très fréquents. Fin 2016, sur l’ensemble des établissements considérés, la quotité moyenne de travail est de 72 % d’un temps plein. 25 % du personnel travaille moins d’un mi-temps, 42 % moins d’un 80 %. Seulement 51 % du personnel travaille à temps complet, proportion stable par rapport à 2012. Il est cependant possible que des personnes travaillent en même temps dans plusieurs établissements, ce qui ne peut être observé avec l’enquête ES-DS.

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