Comparaisons des dépenses publiques en France et en Europe en 2023

Jeux de données

Paru le 03/12/2025

Clément Dherbécourt, Mathilde Didier
La Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) publie, en open data, des données de comparaisons des dépenses publiques en France et en Europe en 2023. Comment la dépense publique en France se situe-t-elle par rapport à ses partenaires européens ? Les dépenses publiques françaises sont plus élevées que la moyenne de l’Union Européenne, mais cet écart est-il concentré sur certains postes de dépenses plutôt que sur d’autres ? Ce jeu de données vise à répondre à ces questions, en comparant la structure des dépenses publiques en France à celle des autres pays européens.

 

En France, en 2024, les dépenses publiques s’établissent à 57,2 % du produit intérieur brut (PIB) selon l’Insee. Plus de la moitié de ces dépenses sont des dépenses dites sociales : il s’agit de pensions de retraite, de remboursements d’assurance maladie, de prestations familiales, d’aides pour les chômeurs, de minima sociaux, d’aides à la personne, etc. Outre les dépenses sociales, les administrations publiques fournissent des services d’éducation, des services généraux, financent des mesures de soutien à l’économie, ou encore remboursent les intérêts sur la dette publique.

 

Les dépenses publiques de retraite sont élevées en France

La figure ci-dessous, dite « skyline des dépenses publiques », compare les dépenses publiques en France à celles de onze pays d’Europe de l’Ouest et du Nord (Allemagne, Belgique, Pays-Bas, Autriche, Espagne, Portugal, Italie, Danemark, Suède, Finlande et Royaume-Uni). Pour chaque catégorie de dépenses, l’aire totale du rectangle est proportionnelle à la dépense publique (relativement au PIB potentiel, qui désigne le PIB corrigé des variations conjoncturelles, voir méthodologie) pour cette catégorie en France. Si le rectangle dépasse la droite en pointillé, cela signifie que cette dépense est supérieure en France à la moyenne des onze pays de référence, et l’aire au-dessus de cette droite est proportionnelle à la dépense supplémentaire de la France par rapport aux onze pays de référence.

Par exemple, les dépenses publiques de retraites et vieillissement ont représenté 13,4 % du PIB potentiel en France en 2023, contre 10,3 % en moyenne dans les onze pays d’Europe de l’Ouest et du Nord pris pour référence. Ainsi, en 2023, la France a consacré 3,1 points de plus que les pays de référence pour les dépenses publiques de retraites et vieillissement.

 

 

Des dépenses sociales plus élevées en France que dans les autres pays Européens

Les dépenses sociales correspondent aux quatre barres de gauche. En 2023, ces dépenses ont représenté 31,7 % du PIB potentiel en France, contre 26,2 % en moyenne pour les onze pays de référence. Ainsi, la France a consacré 5,4 points de PIB potentiel en plus aux dépenses sociales, et plus de la moitié de cet écart porte sur les dépenses du poste « Retraites et vieillissement ». En 2023, les dépenses de santé constituent un peu plus d’un quart de cet écart : 8,8 % du PIB potentiel en France, contre 7,4 % en moyenne dans les pays de référence.

Entre 2012 et 2023, les dépenses sociales ont été supérieures en France aux onze pays de référence. Sur cette période, c’est en 2012 que l’écart est plus bas : 5,2 points. Il augmente jusqu’à 6,1 points entre 2017 et 2020. En 2023, il diminue de 0,5 point (de 5,0 points en 2022, à 5,4 points en 2023).

Le jeu de données porte sur les années 2012 à 2023. Ces données sont construites à partir d’estimations de la dépense publique par fonction, diffusées par Eurostat pour les États membres de l’Union Européenne (table gov_10a_exp) et par l’Office for National Statistics britannique. 2023 est la dernière année pour laquelle ces chiffres sont disponibles ; Eurostat publiera ceux relatifs à l’année 2024 au printemps 2026.
 

Ce jeu de données décompose la dépense publique totale en différentes catégories, en reprenant la nomenclature proposée par Gouardo et Lenglart (2019), qui distingue notamment la dépense sociale en quatre postes : les pensions de retraite, les aides sociales et autres revenus de remplacement, la santé, et les aides à la personne.

Pour pouvoir comparer les chiffres entre pays, on normalise la dépense publique par le PIB potentiel en valeur. On n’utilise pas le PIB, afin de faire abstraction des variations conjoncturelles d’activité et de ne garder que les variations structurelles. Le PIB potentiel est obtenu à partir des séries trimestrielles de PIB en valeur : le PIB en volume est lissé avec un filtre Hodrick-Prescott, puis on reconstruit un PIB potentiel en valeur en valorisant ce PIB en volume lissé par le prix du PIB original.

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