Le taux de recours à l’IVG augmente en 2024 pour s’établir à 17,3 IVG pour 1 000 femmes âgées de 15 à 49 ans
Selon les sources médico-administratives, 251 270 IVG ont été réalisées en France en 2024, soit 7 000 de plus qu’en 2023. Parmi celles-ci, 16 370 concernent des résidentes des départements et régions d’outre-mer (DROM), y compris Mayotte. La hausse du nombre d’IVG depuis 2022 se poursuit, après la nette baisse en 2020 et 2021 en lien avec la pandémie de Covid-19. Le taux de recours à l’IVG atteint ainsi 17,3 ‰ en 2024 contre 16,8 ‰ en 2023. Dans les DROM, il ne progresse pas mais reste élevé, passant de 32,3 ‰ en 2023 à 32,2 ‰ en 2024.
Les taux de recours augmentent à tous les âges
En 2024, les taux de recours augmentent pour toutes les classes d’âge, avec un taux de recours qui reste le plus élevé parmi les 25-29 ans : 29,8 ‰ contre 29,4 en 2023. Parmi les moins de 20 ans, le taux de recours demeure plus faible qu’il n’était il y a dix ans (5,5 ‰ contre 8,7 ‰).
Les disparités territoriales demeurent avec notamment un taux de recours dans les DROM deux fois plus élevé qu’en métropole
En 2024, les taux de recours à l’IVG augmentent dans toutes les régions métropolitaines et se stabilisent dans les DROM, où leur niveau moyen est deux fois plus élevé qu’en métropole. Les disparités territoriales sont marquées puisque les taux de recours varient du simple au quadruple entre Les Pays de la Loire et la Guyane. En France métropolitaine, ils oscillent entre 12,4 ‰ dans les Pays de la Loire à 23,1 ‰ en Provence-Alpes-Côte d’Azur. Dans les DROM, les taux fluctuent entre 19,0 ‰ à Mayotte et 46,5 ‰ en Guyane.
45% des IVG sont réalisées en dehors des établissements de santé et 80 % des IVG sont médicamenteuses
Depuis 2005 et l’autorisation de sa pratique hors établissement de santé, l’IVG est de plus en plus souvent réalisée de façon médicamenteuse, seule méthode permise hors établissement (excepté dans certains centres de santé où la méthode instrumentale peut être utilisée, ce qui concerne moins de 200 IVG). Par ailleurs 64 % des IVG en établissement sont désormais pratiquées par voie médicamenteuse. Ainsi en 2024 45 % des IVG sont réalisées hors des établissements de santé, et la méthode médicamenteuse concerne 80 % de l’ensemble des IVG.
Graphique - Evolution du nombre d’IVG en/hors établissement depuis 2016
La moitié des IVG en cabinet libéral sont réalisées par des sages-femmes
En 2024, 1 442 sages-femmes, 900 gynécologues ou gynéco-obstétriciens et 920 médecins généralistes ont réalisé des IVG en cabinet libéral. Les sages-femmes ont réalisées plus de 50 000 IVG, soit la moitié des IVG réalisées en cabinet libéral. Près de 1600 médicaments ont été remis directement à la femme par une pharmacie, dans le cadre d’une IVG en téléconsultation.
L’allongement du délai légal de recours à l’IVG concerne 2 à 3 % des IVG en établissement de santé
En établissement de santé, trois IVG sur quatre sont réalisées avant 10 semaines d’aménorrhée (SA). Après l’allongement de deux semaines de la durée légale pour les IVG réalisées en établissement de santé (de 14 à 16 SA), les IVG dites tardives, réalisées à partir de 12 SA, représentent 9,8 % de l’ensemble des IVG hospitalières. La part d’IVG concernées par l’allongement du délai légal, qui est passé de 14 SA à 16 SA en 2022, est estimée à 2 à 3 % des IVG hospitalières soit 1 à 2 % du total des IVG.