Devenir adulte : comment évoluent les ressources ? Montant et composition des ressources des 18-24 ans à partir de l’enquête nationale sur les ressources des jeunes (ENRJ)

Les dossiers de la DREES

N° 48

Paru le 23/07/2020

Mickaël Portela et Émilie Raynaud

Résumé

Ce dossier propose une analyse descriptive de la composition des ressources des jeunes de 18 à 24 ans, à partir de l’enquête nationale sur les ressources des jeunes 2014 (ENRJ 2014, DREES-INSEE), autour des trois types de ressources : les revenus issus de la sphère domestique, les revenus du travail et ceux provenant des transferts sociaux.

 

En France, les jeunes de 18 à 24 ans reçoivent en propre 770 euros en moyenne par mois fin 2014, issus du travail, des transferts et aides des familles, et de l’aide sociale publique. Entre 18 et 24 ans, le montant moyen reçu augmente fortement, passant de 430 euros à 1 120 euros. La composition des ressources des jeunes évolue assez linéairement entre ces deux âges, avec notamment une substitution progressive entre les ressources issues du travail et celles issues de la famille. La sphère du travail prend une place de plus en plus importante. Elle représente 29 % des ressources à 18 ans et 77 % à 24 ans. À l’inverse, l’aide financière régulière des parents se restreint, passant de 53 % de l’ensemble des ressources à 18 ans à 7 % à 24 ans.

Les étudiants qui ont eu une activité au cours de l’année 2014, en dehors des vacances scolaires, ont des revenus du travail de 4 290 euros par an en moyenne, soit environ 360 euros par mois. Ce montant est de 3 320 euros en incluant dans le champ les étudiants qui ne travaillent que pendant les vacances scolaires, soit moins de 300 euros par mois. Pour la moitié des étudiants ces revenus annuels liés au travail sont inférieurs à 2 720 euros. La moitié (49 %) des 18-24 ans ne sont plus en études et sont en phase d’insertion sur le marché du travail.

Parmi les étudiants sortis de formation initiale selon l’ENRJ, 58 % se déclarent en emploi fin 2014, 33 % au chômage et 9 % en inactivité en dehors des études. S’ils sont en emploi, ils perçoivent des revenus du travail fin 2014 qui s’élèvent en moyenne à 1 230 euros par mois. Dès cet âge de la vie, des écarts de rémunération entre les femmes et les hommes semblent exister. En moyenne, ils sont de l’ordre de 200 euros.

38 % des jeunes perçoivent directement des revenus sociaux fin 2014, et les montants moyens de ceux-ci sont de 380 euros par mois. Une partie des revenus sociaux en direction des jeunes peuvent transiter par les parents. Selon l’ENRJ, ce sont 44 % des parents de jeunes adultes de 18-24 ans qui perçoivent des prestations sociales, d’un montant moyen de 460 euros par mois.

En 2014, sept jeunes sur dix sont aidés financièrement par leurs parents et particulièrement lorsqu’ils sont en cours d’études (9 sur 10). Mais au-delà de l’aide financière, l’aide des parents prend de nombreuses autres formes : hébergement au domicile parental, aides en nature (40 % des jeunes déclarent des services tels que les lessives, des repas, le ménage réalisé par les parents, etc.), mais aussi contacts, discussions et soutien « moral », et enfin accompagnement du jeune dans l’insertion professionnelle et sociale. Neuf jeunes sur dix parlent avec leur mère des études ou de l’insertion professionnelle (huit sur dix avec leur père) ; 45 % des jeunes qui ont déjà eu un emploi ont bénéficié de l’aide de leurs parents pour le trouver et un jeune sur deux a reçu le soutien de ses parents pour trouver son premier logement autonome.

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