Les entrées en soins critiques se replient, mais elles restent bien plus élevées parmi les patients non-vaccinés

Paru le 17/09/2021

Résumé

Dans le cadre de sa mission d’appui à la gestion de la crise sanitaire, la Direction de la Recherche, des Études, de l’Évaluation et des Statistiques (DREES) exploite les données pseudonymisées issues des trois principales bases de données sur la crise Covid-19 : SI-VIC (hospitalisation), SI-DEP (dépistage) et VAC-SI (vaccination). La DREES réalise des croisements entre ces bases, afin notamment de réaliser un suivi selon le statut vaccinal des personnes testées positives au Covid-19 et des personnes hospitalisées. Ce suivi fait désormais l’objet d’une publication chaque semaine. Les résultats nationaux de cette édition sont enrichis de déclinaisons territoriales et d’une analyse par tranche d’âge. Les fichiers bruts avec ces données sont accessibles sur le site de la DREES, rubrique Open Data.

 

Cette note a fait l'objet d'une révision le 29/10/21 : la consulter.

Tous statuts vaccinaux confondus, le nombre de tests RT-PCR positifs pour 100 000 habitants diminue pour la troisième semaine consécutive. Entre le 30 août et le 5 septembre, le nombre de tests RT-PCR positifs pour 100 000 habitants non vaccinés s’élève à 289 (contre 356 la semaine précédente), alors qu’il n’est que d’un peu plus de 37 pour 100 000 habitants vaccinés (contre 45). Comme la semaine précédente, il y a ainsi près de 8 fois plus de tests positifs parmi les personnes non-vaccinées que parmi celles complètement vaccinées à taille de population comparable.

Sur la base des patients entrés à l’hôpital entre le 30 août et le 5 septembre dont un test positif a pu être identifié dans SI-DEP, 81 % des admissions en soins critiques et 76 % des admissions en hospitalisation conventionnelle sont le fait de personnes non-vaccinées, tandis que les patients complètement vaccinés représentent respectivement 14 % des admissions en soins critiques et 20 % des admissions en hospitalisation conventionnelle. En comparaison, à cette date, la part des personnes non vaccinées en population générale est de 29 % et celle des personnes complètement vaccinées de 60 %.

Entre le 30 août et le 5 septembre, la baisse des entrées en soins critiques de patients non vaccinés pour lesquels un test RT-PCR positif a été identifié s’accentue : en rapportant les effectifs à la population de chaque statut vaccinal, les entrées en soins critiques s’élèvent à 28 patients pour 1 million de non-vaccinés (33 la semaine précédente). La baisse est aussi observée parmi les patients au schéma vaccinal complet : 2,3 patients pour 1 million de complètement vaccinés (3,5 la semaine précédente). À taille de population comparable, il y a environ 12 fois plus d’entrées en soins critiques parmi les personnes non-vaccinés que parmi celles complètement vaccinés.

Le nombre d’entrées en hospitalisation conventionnelle pour des personnes pour lesquelles un test RT-PCR positif a été identifié continue de baisser : il atteint 93 patients pour 1 million de personnes non vaccinées (100 la semaine précédente) et 14 patients pour 1 million de personnes complètement vaccinées (14 la semaine précédente). Le rapport entre ces deux flux d’entrées s’élève à 8 entre le 30 août et le 5 septembre.

Cinq fois plus de décès parmi les personnes non vaccinées. Sur la période du 30 août au 5 septembre, on comptabilise 15 décès pour 1 million de personnes non vaccinées et 3 pour les personnes complètement vaccinées. A taille de population comparable, il y a donc environ 5 fois plus de décès chez les non-vaccinés cette semaine-là que chez les complètement vaccines.

Chute du nombre de nouveaux cas graves dans les régions du pourtour méditerranéen et évolutions disparates en Outre-mer. Au niveau régional, la baisse des entrées en soins critiques parmi les non-vaccinés est marquée en métropole, particulièrement dans les régions du pourtour méditerranéen. En Outre-mer, le repli est net à la Guadeloupe et à la Réunion ; en revanche, le nombre de nouveaux cas graves non vaccinés atteint des niveaux très élevés en Martinique et il rebondit en Guyane.    

Méthodologie

Dans le cadre de sa mission d’appui à la gestion de la crise sanitaire, la DREES apparie, sur la base d’un identifiant pseudonymisé commun, les trois bases suivantes :

  • SI-VIC, système d'information d'identification unique des victimes, base de données sur les hospitalisations conventionnelles ou en soins critiques (réanimation, soins intensifs et soins continus) de patients hospitalisés pour ou positifs au test Covid-19,
  • SI-DEP, système d’information sur le dépistage populationnel, base de données sur les résultats des tests Covid-19,
  • VAC-SI, système d’information Vaccin Covid, base de données sur les vaccinations Covid-19.

Les croisements de ces bases permettent de mieux connaître la situation épidémique et d’éclairer les décisions de politique publique. En particulier, les appariements sont nécessaires pour identifier la part de patients hospitalisés qui sont vaccinés et/ou porteurs d’un variant ou d’une mutation particulière.

Dans chacune des trois bases, lors de leur constitution et avant transmission à la DREES, les seules informations sur le nom, prénom et date de naissance de personnes hospitalisées, testées ou vaccinées servent à la constitution d’un pseudonyme, chaîne de caractères non signifiante identifiant de façon unique chaque personne. Ces informations nominatives sont ensuite supprimées des bases avant qu’elles soient transmises à la DREES pour exploitation statistique. Seul le pseudonyme est transmis. Construit suivant le même algorithme dans les trois bases, le pseudonyme permet d’apparier les observations concernant les tests, les hospitalisations et les vaccinations.

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