Vivre chez ses parents ou chez une autre personne à l’âge adulte - Profil des adultes ne figurant ni sur le titre de propriété, ni sur le bail de location du logement

Les dossiers de la DREES

N° 58

Paru le 09/06/2020

Pauline Virot

Résumé

Dans un contexte où la part du revenu consacrée aux dépenses de logement s’est accrue pour les locataires depuis les années 2000 et où la hausse des prix immobiliers freine l’accession à la propriété (Laferrère, Pouliquen, Rougerie, 2017), vivre chez autrui à l’âge adulte représente une des solutions alternatives lorsqu’il est difficile d’accéder à un logement à soi.

 

Un adulte sur sept vit chez autrui

D’après l’enquête Logement de l’Insee de 2013, 7,3 millions d’adultes habitent chez autrui, soit 14 % des adultes. Ils ne figurent ni sur l’acte de propriété, ni sur le bail de location. Ce critère permet de couvrir une population beaucoup plus large que celles des « hébergés contraints », définis habituellement par l’Insee (Pouliquen, 2018). Ainsi, seuls 6 % des adultes vivant chez autrui sont considérés comme étant des « hébergés contraints ».

4,7 millions d’adultes résident chez leurs parents1, dont un sur cinq est revenu vivre au domicile parental. De plus, 2 millions d’adultes habitent chez leur conjoint – et pourraient donc se trouver en situation de vulnérabilité en cas de rupture conjugale. Également, 160 000 adultes résident chez un de leurs enfants : cette situation concerne en particulier 3 % des femmes âgées de 75 ans ou plus. Enfin, 270 000 adultes vivent chez un autre membre de leur famille et 70 000 adultes vivent chez un tiers sans lien familial.

En outre-mer, habiter chez autrui à l’âge adulte est plus répandu qu’en métropole : cela concerne près d’un adulte sur quatre contre un sur sept en France métropolitaine. Ces adultes sont à la fois plus nombreux à n’être jamais partis de chez leurs parents et à vivre chez leur conjoint.

Des profils qui dépendent avant tout de chez qui ces adultes habitent

La plupart des adultes vivant chez leurs parents sont des jeunes (sept sur dix ont entre 18 et 24 ans, soit 3,3 millions) et des hommes (57 %). Toutefois vivre chez ses parents renvoie à des situations variées : quatre sur dix sont étudiants mais trois sur dix sont en emploi et deux sur dix au chômage par exemple. De même vivre chez ses parents n’est pas toujours contraint. En effet, les trois quarts n’ont pas les moyens financiers d’avoir un logement indépendant (graphique A). Cependant, un tiers des jeunes n’ayant pas les moyens financiers de se loger de façon indépendante ne partirait pas de chez leurs parents, même si leurs finances le permettaient.

920 000 adultes sont revenus vivre chez leurs parents. Une fois sur cinq, le retour chez les parents à l’âge adulte intervient à la suite d’une rupture familiale. Cette situation, plus souvent vécue comme une contrainte que de n’être jamais parti du domicile, peut s’inscrire dans la durée : 27 % des adultes de retour chez leurs parents sont revenus depuis 3 ans ou plus.

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