Les bénéficiaires d’aides au logement : profils et conditions de vie

Les dossiers de la DREES

N° 42

Paru le 18/10/2019

Jérôme Hananel, Lucile Richet-Mastain,

Résumé

En 2017, le montant total versé au titre des aides au logement est de 18,0 milliards d’euros, soit 225 euros en moyenne par mois et par foyer allocataire. Fin 2017, 6,6 millions de foyers bénéficient d’une aide au logement. Ces aides sont principalement destinées aux ménages locataires de leur résidence principale.

 

Cet article se propose de réaliser un bilan descriptif des conditions de vie des bénéficiaires des aides au loge-ment. L’étude s’appuie notamment sur trois enquêtes de l’Insee : l’enquête Revenus fiscaux et sociaux (ERFS), l’enquête Statistiques sur les ressources et les conditions de vie (SRCV) et l’enquête Logement (ENL). Dans les enquêtes classiques, les ressources des jeunes sont difficilement appréhendables du fait notamment des différentes aides financières qu’ils reçoivent de leurs parents. L’article se propose également d’étudier succinctement les caractéristiques des bénéficiaires d’aides au logement âgés de 18 à 24 ans. Pour se faire, l’enquête nationale sur les ressources des jeunes (ENRJ), menée fin 2014 par la DREES et l’Insee, est mobilisée.

Les ménages bénéficiaires d’aides au logement sont plus jeunes, plus féminins, avec une surreprésentation des familles monoparentales, par rapport à l’ensemble des ménages. En lien avec le fait que ces aides sont attribuées sous conditions de ressources, les bénéficiaires ont un niveau de vie mensuel plus faible : 1 190 euros en moyenne et 1 100 euros en médiane contre respectivement 1 950 et 1 690 euros dans l’ensemble de la population. Ils sont ainsi particulièrement confrontés à la pauvreté monétaire : deux sur cinq vivent sous le seuil de pauvreté, quatre sur cinq sous le 4e décile de niveau de vie.

Les dépenses mensuelles de logement brutes des ménages bénéficiaires des aides au logement sont très proches de celles de l’ensemble des ménages : 620 euros en moyenne en 2013 contre 640 euros. Destinées à diminuer le poids du logement dans les budgets, les aides au logement réduisent fortement le taux d’effort agrégé en dépenses de logement des ménages qui en bénéficient (41 % avant aides au logement, 27 % après). Pour autant, la pauvreté des bénéficiaires d’aides au logement est accentuée lorsqu’elle est mesurée après déduction des dépenses de logement : près de sept bénéficiaires sur dix vivent ainsi avec un revenu par unité de consommation (UC) après dépenses de logement inférieur à 60 % de la médiane.

Bien que ces aides soient attribuées selon des critères de confort minimal, les ménages bénéficiaires vivent davantage que l’ensemble des ménages en situation de surpeuplement (26 % contre 8 %) ou dans un logement présentant au moins un défaut de qualité (38 % contre 23 %). Au total, 28 % des ménages bénéficiaires d’aides au logement sont pauvres en conditions de vie, contre 12 % de l’ensemble des ménages.

Presque un quart des jeunes de 18 à 24 ans perçoivent des aides au logement. Deux tiers de ceux qui en perçoivent sont encore en cours d’études, contre la moitié de l’ensemble des 18-24 ans. Les jeunes bénéficiaires sont également plus âgés que l’ensemble : 67 % ont de 21 à 24 ans, contre 57 % pour l’ensemble. Les femmes sont surreprésentées parmi les jeunes bénéficiaires (58 % contre 49 %). En termes d’origine sociale et de revenus des parents, les jeunes bénéficiaires d’aides au logement sont comparables à l’ensemble des jeunes.

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