En 2021, le nombre de séjours hospitaliers hors Covid-19 n’est pas revenu à son niveau d’avant l’épidémie

Études et résultats

N° 1259

Paru le 02/03/2023

Diane Naouri (DREES)
La Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) publie une étude sur le nombre de séjours hospitaliers hors-Covid-19 en 2021 dans les unités de soins de courte durée de médecine, chirurgie, obstétrique et odontologie (MCO) parmi les personnes résidant en France. Cette étude distingue le nombre de séjours hospitaliers en fonction du motif et du type d’hospitalisation. Des données en évolution sont présentées avec un focus particulier sur une comparaison de la situation avant l’épidémie sanitaire (2019) et en 2021.


Près de 18 millions de séjours hospitaliers en services de médecine, chirurgie, obstétrique et odontologique en 2021
En 2021, près de 11,4 millions de personnes résidant en France ont été hospitalisées une ou plusieurs fois dans une unité de soins de courte durée de médecine, chirurgie, obstétrique et odontologie (MCO). Cela représente un nombre total de 17,8 millions de séjours, dont 1,6 % pour le Covid-19. Les séjours en hospitalisation complète (avec nuitée) représentent un peu plus de la moitié de l’ensemble des séjours.


Le nombre de séjours hospitaliers reste inférieur de 3 % à celui observé en 2019
Après une baisse du nombre de séjours hospitaliers en 2020, qui a concerné aussi bien les hospitalisations complètes (-17 %) que les hospitalisations de jour (-12 %), l’activité est repartie à la hausse avec un nombre de séjours en progression de +12 % par rapport à 2020 mais qui reste inférieur de 3 % à celui enregistré en 2019 (graphique). Si l’on distingue par type d’hospitalisation, le nombre de séjours en hospitalisation complète reste très en deçà de son niveau de 2019 (-11 %) alors que les hospitalisations de jour le dépassent (+6 %).

Les évolutions du nombre de séjours hospitaliers entre 2019 et 2021 marquées par des disparités territoriales
En France métropolitaine, la baisse du nombre de séjours hors Covid-19 par rapport à 2019 est plus importante dans les régions Centre-Val de Loire (-7 %), Hauts-de-France (-6 %) et Île-de-France (-6 %) ; ce nombre est proche de son niveau d’avant-crise, voire le dépasse dans les régions de l’ouest (Occitanie, Nouvelle-Aquitaine, Pays de la Loire, Bretagne). Dans les départements et régions d’outre-mer (DROM), la situation est aussi très contrastée : la Guyane et la Guadeloupe enregistrent une baisse encore très marquée par rapport à 2019 (-8 % et -7 %), tandis qu’à La Réunion et à Mayotte le nombre de séjours retrouve son niveau d’avant-crise.

Un recul des séjours toujours important pour les maladies ORL, respiratoires (hors Covid-19) et infectieuses
En 2021, les maladies de l’appareil respiratoire, hors Covid-19, contribuent le plus à la baisse du nombre de séjours hospitaliers par rapport à 2019. Les maladies ORL (oto-rhino-laryngologiques) et infectieuses connaissent une baisse de même ampleur, autour de -20 %, mais, relativement moins fréquentes, elles ne participent que modérément au recul total du nombre de séjours. Deux hypothèses peuvent expliquer la décrue du nombre de séjours pour ces trois catégories de motifs : d’une part, les mesures sanitaires de restriction des contacts personnels et la poursuite de l’application des gestes barrières mise en place pour freiner la propagation du Covid-19 mais aussi le fait que certaines personnes atteintes de maladies chroniques respiratoires soient décédées du Covid-19 en 2020.

Une baisse des séjours pour motifs cardio-neurovasculaires (hors Covid-19) et pour la chirurgie programmée
En 2021, le nombre de séjours pour motifs cardio-neurovasculaires reste en deçà de 2019 (-3 %), principalement pour les accidents ischémiques transitoires et les insuffisances cardiaques. Les personnes de 75 ans ou plus contribuent aux trois quarts à cette baisse. Le constat est identique pour la chirurgie en hospitalisation conventionnelle, elle aussi toujours en baisse par rapport à 2019 (-11 %) alors que la chirurgie ambulatoire dépasse son niveau de 2019 (+3 %).

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