Deux bénéficiaires du RSA sur cinq fin 2010 ont connu au moins une sortie du RSA puis une nouvelle entrée entre 2011 et 2020
Parmi les bénéficiaires
La persistance dans le RSA augmente fortement avec l’ancienneté
Plus l’ancienneté dans le RSA
Une bien moindre présence par la suite dans le RSA pour les bénéficiaires en emploi salarié
Les bénéficiaires en emploi salarié fin 2010 ont des trajectoires dans le RSA bien moins persistantes que les autres. Seuls 8,4 % ont perçu la prestation à chaque fin d’année entre 2011 et 2020, contre 23,1 % pour les bénéficiaires sans emploi. 26,4 % sont sortis du RSA dès 2011 et n’y sont pas retournés pendant toute la période, contre 11,3 % pour ceux sans emploi.
Une plus grande permanence dans le RSA en outre-mer
Dans les départements et régions d’outre-mer (hors Mayotte), les bénéficiaires du revenu minimum d’insertion (RMI) et de l’allocation de parent isolé (API)
Des trajectoires liées à la fois à l’ancienneté dans le dispositif du RSA et à la situation d’emploi
Quatre bénéficiaires du RSA fin 2010 sur dix n’ont jamais occupé d’emploi en fin d’année entre 2010 et 2019
Entre fin 2010 et fin 2019, il est possible de différencier des « classes » regroupant des individus dont les trajectoires dans le RSA et dans l’emploi sont « proches ». La classe des trajectoires avec persistance dans le RSA sans emploi, qui représente deux cas sur cinq, surreprésente les personnes ayant une forte ancienneté ou sans emploi fin 2010. À l’inverse, la classe des trajectoires avec sortie pérenne du RSA en emploi salarié, qui représente près d’un cas sur dix, surreprésente les personnes ayant une faible ancienneté ou en emploi salarié fin 2010. Une personne sur cinq fait partie de la classe des sorties pérennes du RSA sans emploi ; parmi les personnes de cette classe, un sur cinq perçoit l’allocation aux adultes handicapés (AAH) fin 2019.
La quasi-totalité des bénéficiaires du RSA sont soumis aux droits et devoirs
Fin 2022, 2,1 millions de personnes sont bénéficiaires du RSA. Parmi elles, 97 % sont soumises aux « droits et devoirs du bénéficiaire du RSA » car, au cours des trois derniers mois, elles ont été sans emploi ou ont perçu en moyenne moins de 500 euros par mois de revenu d’activité (salariée ou non salariée). Elles sont tenues de rechercher un emploi ou d’effectuer des démarches d’insertion sociale ou professionnelle. En contrepartie, elles doivent bénéficier d’un accompagnement destiné à les aider dans ces démarches.
Fin 2022, 86 % des bénéficiaires du RSA soumis aux droits et devoirs sont orientés
Les bénéficiaires soumis aux droits et devoirs doivent être orientés vers un organisme chargé de les accompagner. L’orientation relève, pour l’essentiel, des conseils départementaux.
Fin 2022, 86 % des bénéficiaires soumis aux droits et devoirs sont orientés. Cette part est stable par rapport à fin 2021. Elle augmente avec l’ancienneté du foyer dans le RSA : 60 % pour ceux ayant moins de six mois d’ancienneté, contre 80 % pour ceux avec entre six mois et moins d’un an d’ancienneté et 89 % pour ceux ayant un an d’ancienneté ou plus. La part des orientés parmi les bénéficiaires dont le foyer a moins de six mois d’ancienneté dans le RSA est quasiment stable en 2022 (-1 point de pourcentage, à champ constant
Deux bénéficiaires du RSA orientés sur cinq le sont vers Pôle emploi
Fin 2022, 41 % des bénéficiaires orientés le sont vers Pôle emploi, 32 % vers les propres services sociaux du conseil départemental et 27 % vers un autre organisme (principalement à finalité sociale). La part des orientés vers Pôle emploi varie nettement d’une collectivité à l’autre : moins de 26 % dans un quart des départements, plus de 52 % dans un quart des départements.
À peine la moitié des personnes orientées vers un autre organisme que Pôle emploi ont un contrat d’engagement réciproque (CER)
Pour les bénéficiaires orientés vers un organisme autre que Pôle emploi, la loi prévoit qu’un contrat d’engagement réciproque (CER) est élaboré et signé par le bénéficiaire et l’organisme l’accompagnant. Fin 2022, seuls 47 % des bénéficiaires dans cette situation ont un CER, soit une part stable par rapport à fin 2021.
Ces CER comportent principalement des actions relatives à des finalités sociales. Ainsi, 35 % des CER comportent au moins une action relative à l’accès aux soins, 21 % au moins une action ciblant la famille et la parentalité (soutien familial, garde d’enfants, …), soulignant les nombreux freins à l’emploi auxquels font face les bénéficiaires du RSA. Toutefois, une partie non-négligeable des CER ont aussi des finalités professionnelles. Par exemple, 23 % des CER comportent au moins une action visant à s’inscrire dans un parcours de recherche d’emploi.
Pour en savoir plus
- Athari, E. (2023, janvier). Deux tiers des bénéficiaires du RSA au chômage se déclarent freinés dans leurs démarches de recherche d’emploi. DREES, Études et Résultats, 1252.
- Boyer, A. (2023, janvier). RSA : parmi les bénéficiaires fin 2018, deux sur cinq ont travaillé en 2019. DREES, Études et Résultats, 1253.
- Cabannes, P.-Y., Chevalier, M. (dir.), Echegu, O. (coord.) (2023, septembre). Minima sociaux et prestations sociales – édition 2023. Paris, France : DREES, coll. Panoramas de la DREES-social.