Parcours hospitalier des patients atteints de la Covid-19 lors de la première vague de l’épidémie

Les dossiers de la DREES

N° 67

Paru le 02/10/2020

Noémie Courtejoie, Claire-Lise Dubost

Résumé

Cette étude a pour objet d’analyser les parcours de 90 800 patients hospitalisés en MCO (hospitalisation conven-tionnelle ou soins critiques) pour motif Covid-19 entre le 1er mars et le 15 juin 2020.

 

Il ressort de cette analyse les points saillants suivants :

  • Parmi les patients de la cohorte, la durée médiane d’un séjour à l’hôpital (MCO ou MCO et SSR) est de 20 jours s’ils sont passés par les soins critiques (comprenant la réanimation, les soins intensifs et les soins continus) et de 8 jours s’ils n’y sont pas passés. La durée médiane de séjour en soins critiques est de 11 jours (12 chez les hommes et 9 chez les femmes).
  • L’âge médian des personnes hospitalisées en MCO est de 71 ans et l’âge médian des personnes décé-dées à l’hôpital est de 81 ans. Les hommes sont surreprésentés parmi les personnes hospitalisées en soins critiques (70 %), parmi les personnes décédées (60 %), et dans une moindre mesure parmi les per-sonnes hospitalisées (55 %).
  • Quatre parcours-types se dégagent sur les 90 jours suivant l’hospitalisation : les hospitalisations en MCO suivies d’un retour à domicile (74 %), les hospitalisations suivies d’un décès (19 %), les hospitalisations en MCO suivies d’une hospitalisation en SSR (5 %) et les hospitalisations avec un long passage par les soins critiques (2 %) suivies ou non d’un décès, dont une partie pourrait provenir d’un retard de clôture des hospitalisations dans SI-VIC.
  • 81 % des patients hospitalisés atteints de la Covid-19 ne sont pas passés par un service de soins cri-tiques. Seuls 27 % des décès des personnes hospitalisées ont eu lieu en soins critiques (et 17 % des décès des personnes hospitalisées de plus de 70 ans).
  • 90 jours après l’hospitalisation, le taux de mortalité parmi les personnes entrées en hospitalisation entre le 1er mars et le 15 juin 2020 est de 19 %. Il est plus élevé chez les hommes (21 %) que chez les femmes (17 %). Il augmente fortement avec l’âge : de 2 % pour les personnes hospitalisées de moins de 40 ans, il atteint 33 % parmi les plus de 80 ans. Parmi les patients passés en soins critiques, le taux de mortalité à 90 jours est de 27 %, mais l’âge reste un plus fort déterminant de la mortalité que le passage en soins critiques.
  • La mortalité à 90 jours diminue nettement au cours du temps (division par deux au moins entre les entrées de début mars et celles de mi-juin), indépendamment de l’évolution de l’âge et du sexe des personnes hospita-lisées. Cela pourrait s’expliquer par une meilleure connaissance de la maladie, une moindre pression épidé-mique, ou encore une meilleure prise en charge à l’hôpital.
  • En contrôlant l’âge et le sexe des patients hospitalisés, le taux de mortalité à 90 jours apparaît supérieur à la moyenne nationale en Île-de-France, dans le Grand-Est et dans les Hauts-de-France. Cela peut tenir aux disparités des populations de chaque région en termes de comorbidités et de facteurs de risques, à la situation épidémique locale, ou au taux d’hospitalisation dans la région, sans que la présente étude ne permette de trancher. Si l’on contrôle également la date d’hospitalisation pour tenir compte de la baisse de mortalité observée au cours du temps (cf. point précédent), le taux de mortalité reste significativement plus élevé dans ces trois régions, mais il apparait également plus élevé en Bourgogne-Franche-Comté et en Normandie.

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