Baromètre d’opinion de la DREES : les français restent préoccupés par le niveau des salaires et du pouvoir d’achat en 2022

Une préoccupation des Français qui reste élevée pour le niveau des salaires et du pouvoir d’achat

En 2022, dans un contexte d’inflation élevée, le niveau des salaires et du pouvoir d’achat reste la préoccupation majeure des Français (91 % d’entre eux se disent préoccupés par ce sujet), suivie par celles pour l’environnement (84 %) et pour la pauvreté (83 %). Depuis 20141 , près d’une personne sur deux déclare être « beaucoup » préoccupée par le niveau des salaires et du pouvoir d’achat (graphique 1). Les plus modestes (premier cinquième de niveau de vie) sont 57 % à se dire « beaucoup » préoccupés contre 35 % parmi les plus aisés (dernier cinquième de niveau de vie). Cette forte inquiétude concerne également davantage les employés (56 %) et les ouvriers (59 %), que les cadres ou professions libérales (33 %) et les indépendants (40 %).

Les jeunes de moins de 30 ans et les familles monoparentales plus nombreux à ressentir la pauvreté

Neuf personnes sur dix pensent que la pauvreté et l’exclusion ont augmenté en France depuis 5 ans et tout autant qu’elles vont augmenter à l’avenir. Cette proportion est relativement stable depuis 2014. Par ailleurs, un enquêté sur cinq se considère comme pauvre. Les jeunes de moins de 30 ans sont 24 % à ressentir cette pauvreté contre 19 % parmi les personnes âgées de 65 ans ou plus. C’est aussi le cas de 28 % des familles monoparentales contre 12 % des personnes en couple avec ou sans enfant(s).

Une moindre inquiétude pour le chômage

L’inquiétude vis-à-vis du chômage diminue progressivement depuis 2014 (graphique 1) : en 2014, neuf Français sur dix déclaraient que le chômage les préoccupait, en 2022, ils ne sont plus que deux sur trois. La part des enquêtés déclarant être beaucoup préoccupés se réduit de moitié, de 61 % à 28 % entre 2014 et 2022. Les jeunes de moins de 25 ans sont plus nombreux que leurs ainés, notamment les 65 ans et plus, à déclarer être préoccupés par le chômage (75 % contre 55 % parmi les 65 ans et plus). C’est aussi un sujet d’inquiétude essentiel pour les plus modestes : plus de sept ouvriers sur dix et huit personnes sur dix dont le ménage a touché le RSA ou les allocations logement au cours de l’année se disent préoccupés par le chômage.

Graphique 1 - Préoccupation pour le niveau des salaires et du pouvoir d’achat et pour le chômage

L’opinion selon laquelle la pauvreté s’expliquerait par une pénurie d’emploi rencontre de moins en moins d’adhésion

En 2022, 35 % des enquêtés sont d’accord (11 % "tout à fait d'accord" et 24 % "plutôt d'accord") avec l'idée que si des personnes se retrouvent en situation d'exclusion ou de pauvreté, c'est parce qu'il n'y a plus assez de travail pour tout le monde. Après une augmentation régulière entre 2002 et 2014, s’élevant à 74 % en 2014, cette part a continument baissé, diminuant de moitié (graphique 2). En 2022, les opinions diffèrent sensiblement selon le type de revenus perçus et l’évolution de la situation financière au cours de l’année passée au sein du foyer. Près de six personnes sur dix (57 %) appartenant à un foyer ayant perçu le RSA, et 45 % parmi celles appartenant à un ménage ayant perçu des allocations logement ou des prestations liées au handicap, à l’invalidité ou à la dépendance considèrent que c’est en raison de la pénurie d’emploi que les personnes sont en situation d’exclusion ou pauvreté. C’est le cas aussi de quatre enquêtés sur dix dont la situation financière de leur foyer s’est dégradée au cours des 12 derniers mois.

Graphique 2 - Part d’enquêtés déclarant que la pénurie d’emploi est une des raisons expliquant que des personnes se retrouvent en situation d’exclusion ou de pauvreté      

Une opinion positive de la protection sociale dans son ensemble

En 2022, les Français ont dans l’ensemble une opinion positive de la sécurité sociale. Le montant consacré au financement de la protection sociale, qui représente un-tiers du revenu national, est considéré comme « normal » par deux-tiers des personnes interrogées. Parmi le tiers restant, elles sont autant à déclarer ce montant excessif qu’insuffisant (17 %). Parallèlement, plus des trois quarts jugent que notre système de sécurité sociale fournit un niveau de protection sociale suffisant et plus de 8 sur 10 qu’il peut servir de modèle à d’autres pays. Toutefois, six enquêtés sur dix s’accordent à dire que ce système coute trop cher à la société. Ces opinions sont proches de celles exprimées en 2021.

Une offre de soins de proximité jugée de plus en plus insuffisante

De plus en plus de Français jugent qu’il n’y a pas assez de professionnels de santé à proximité de chez eux : depuis 2018, la part de personnes déclarant qu’il n’y a pas assez de médecins (spécialistes ou généralistes), d’infirmiers, de kinésithérapeutes ou de dentistes a augmenté d’environ 20 points (graphique 3). En 2022, plus d’un enquêté sur deux déplore un manque de médecins généralistes ou de dentistes à proximité de chez lui contre un-tiers en 2018. Deux-tiers d’entre eux perçoivent aussi une pénurie de médecins spécialistes en 2022 (contre un sur deux en 2018). Ils sont en revanche peu nombreux à considérer qu’il n’y a pas assez de pharmaciens à proximité de chez eux (11 % en 2022).

Graphique 3 - Part de personnes interrogées déclarant qu’il n’y a pas assez de personnels de santé à proximité de chez elles (%)

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Pour avoir des informations complémentaires sur les préoccupations des Français ou sur leur opinion sur la protection sociale et sur l’offre de soins

Les jeux de données sont disponibles en Open Data sur le site de la DREES

Le site du Baromètre de la Drees
 

Publication à venir :

• Pirus C, Paliod N., (2022, juillet), Mesures environnementales : une plus grande acceptabilité au sein des catégories socialement favorisées et des ménages franciliens, DREES, Études et Résultats, 1274.

• 1Année où la question sur la préoccupation pour le niveau des salaires et du pouvoir d’achat a été introduite.