Santé, social et médico-social : des professions au coeur de l’attention

Paru le 03/07/2024

Les professionnels de la santé et du social sont au cœur de l’attention des pouvoirs publics, dans un contexte marqué par des tensions sur les ressources humaines et une insuffisante attractivité. La DREES contribue à l’observation de ces métiers en publiant, chaque année, de nombreuses études, jeux de données et datavisualisations. Au-delà du suivi statistique des effectifs et caractéristiques des professionnels en exercice, elle produit des indicateurs sur leur accessibilité, analyse leurs conditions de travail et d’exercice, réalise des projections démographiques et produit un bilan annuel sur les inscrits et les diplômés dans les différentes formations préparant à ces métiers.


Les inscrits et diplômés en formations sanitaires ou sociales 

En 2022, 58 000 étudiantes et étudiants, dont 84 % de femmes, sont inscrits dans l’une des 1 110 formations aux professions sociales en France métropolitaine et dans les départements et régions d’outre-mer (DROM).

Parmi eux :

  • 14 600 sont en formation d’éducateur spécialisé ;
  • 10 400 en formation d’accompagnant éducatif et social ;
  • 7 100 en formation d’assistant de service social.

Le nombre de personnes inscrites baisse très légèrement en 2022 tandis que le nombre de diplômés, hors validation des acquis de l’expérience (VAE) et allègement de scolarité, s’établit à 21 300, en hausse de 4,8 % par rapport à 2021. Le taux d’interruption définitive en cours de formation atteint 7,2 %. 

La même année, 171 502 élèves et étudiants, dont 84 % de femmes, sont inscrits dans l’une des 1 357 formations aux professions de santé en France métropolitaine et dans les DROM. Parmi eux, 96 285 sont en formation d’infirmier (toutes années de scolarité confondues). Le nombre d’inscrits dans l’ensemble des formations a augmenté de 1 %, après +5 % en 2021. Le nombre de diplômés, quant à lui, est relativement stable, avec des variations selon les disciplines.
Enfin, 10 % des étudiantes et étudiants de première année ont interrompu leur scolarité, provisoirement ou définitivement.

Les abandons en école d’infirmier

Depuis 2019, le nombre d’étudiantes et d'étudiants en première année de formation d’infirmier augmente fortement. En 2021, 10 % ont abandonné leurs études en première année, soit trois fois plus qu’en 2011 (3 %). Le taux d’abandon en deuxième et troisième années est également élevé. D’autres formations aux professions de santé sont également affectées par une hausse des abandons, notamment en formation d’aide-soignant ou de manipulateur d’électroradiologie médicale.

La démographie des professionnels de santé 

La DREES actualise chaque année les données sur la démographie des professions médicales et paramédicales. 

Sous hypothèses de comportements constants et de législation inchangée, les effectifs de médecins devraient stagner jusqu’en 2027, avant de connaître une hausse assez importante jusqu’en 2050 (+1,7 % de croissance annuelle moyenne des effectifs entre 2030 et 2050). Néanmoins, en raison de l’augmentation et du vieillissement de la population, la densité médicale standardisée, qui rapporte les effectifs médicaux à la population tout en tenant compte de la plus grande consommation de soins des plus âgés, devrait diminuer légèrement en France dans les années à venir, avant d’augmenter à nouveau. La DREES procède également à la déclinaison régionale de ces projections.

Les trajectoires professionnelles des infirmières hospitalières

Dans une étude parue en 2023, la DREES a analysé les parcours des infirmières hospitalières entrées dans la profession entre 1989 et 2019. Plus d’une sur cinq quitte l’emploi salarié après dix ans de carrière. Une sur dix l’a quitté pour un exercice libéral exclusif.

Qui sont les assistantes familiales ?

Fin 2021, en France métropolitaine, 74 700 mineurs et jeunes majeurs âgés de moins de 21 ans sont accueillis par près de 38 000 personnes exerçant le métier d'assistant familial. Dans une étude qui leur est consacrée, la DREES montre que neuf assistants familiaux sur dix sont des femmes et que la moitié d’entre eux ont 55 ans ou plus. Il s’agit de professionnels très engagés au quotidien, ayant souvent connu une première carrière dans d’autres métiers du social. Les personnes exerçant le métier d'assistant familial travaillant en 2021 sont relativement nombreuses à avoir été elles-mêmes accueillies par l’aide sociale à l’enfance (ASE) au cours de leur enfance (15 %), soit environ cinq fois plus souvent qu’en population générale.

L’accessibilité aux professionnels de santé

La DREES actualise chaque année l’indicateur d’accessibilité potentielle localisée (APL) qui mesure l’adéquation territoriale entre l’offre et la demande de soins de ville (hors hôpital). Cet indicateur tient compte à la fois de la proximité et de la disponibilité des professionnels de santé, il est donc plus fin que les indicateurs usuels de densité ou de temps d’accès. Calculé au niveau de la commune, il tient compte de l’offre et de la demande des communes environnantes et intègre une estimation du niveau d’activité des professionnels en exercice, sur la base des observations passées, ainsi que des besoins relatifs de soins de la population locale, sur la base des consom< mations de soins moyennes observées par tranche d’âge.

Les dernières données disponibles montrent qu’en 2022 :

  • l’accessibilité aux médecins généralistes continue de se dégrader, mais à un rythme moins important que les années précédentes ;
  • l’accessibilité aux sages-femmes, kinésithérapeutes,chirurgiens-dentistes et infirmières s’améliore.

Les pratiques et conditions d’exercice des médecins généralistes font par ailleurs l’objet d’une enquête nationale régulière. 

L’accessibilité géographique à l’offre médico-sociale et sanitaire pour les personnes âgées

Dans une étude parue en 2023, la DREES et l’Institut des politiques publiques (IPP) se sont attachés à mettre en regard l’offre médico-sociale et sanitaire pour les personnes âgées, c’est-à-dire l’ensemble des professionnelles intervenant auprès de personnes âgées pour prendre leur perte d’autonomie en charge, avec la demande potentielle à proximité, mesurée par le nombre de personnes âgées de 60 ans ou plus. 

En 2019, 515 000 professionnelles (en équivalent temps plein [ETP]) travaillent dans le secteur sanitaire ou médicosocial de l’accompagnement des personnes âgées en France métropolitaine. En moyenne, 3 267 ETP exercent à moins de 60 minutes du domicile pour 100 000 personnes âgées de 60 ans ou plus. L’accessibilité géographique à l’offre totale n’est pas homogène sur le territoire métropolitain. L’accessibilité géographique est plus faible dans les régions autour de l’Île-de-France (Oise, Seine-Maritime, Eure, Orne, Eure-et-Loir, Sarthe, Loiret-Cher), tout comme dans les régions montagneuses (Alpes, Pyrénées, Vosges, Jura) et le Grand Est. Les communes de la moitié sud, ainsi que celles proches des frontières du nord, ont une accessibilité géographique aux aides à domicile plus élevée, tandis que les communes de Bretagne, des Pays de la Loire et celles se situant à l’intérieur des terres présentent une accessibilité plus forte à l’offre en établissement. 

Ces travaux seront poursuivis par la DREES et viseront à affiner la méthodologie concernant l’estimation de la demande potentielle au niveau local.

 Ce dossier est issu du rapport d’activité de la DREES
En 2023, la DREES a fêté ses 25 ans ! 25 ans de production statistique marqués par plus de 2 000 études et 60 ouvrages sur la santé et les solidarités afin de répondre au besoin croissant d’éclairage objectif sur ces sujets. Le rapport d’activité présente un condensé des travaux parus en 2023 avec un focus particulier sur les professionnels de la santé, du social et du médico-social.