Le vécu des attitudes intolérantes ou discriminatoires : des moqueries aux comportements racistes

Études et résultats

N° 290

Paru le 01/02/2004

Élisabeth ALGAVA et Marilyne BEQUE

Résumé

L'enquête Histoire de vie permet d'appréhender les attitudes intolérantes, voire discriminatoires, que signalent avoir vécues les personnes enquêtées et les motifs qui s'y rapportent. Un tiers des adultes interrogés déclarent ainsi avoir été confrontés à un comportement négatif de ce type. Les plus jeunes, la génération des 18-24 ans, paraissent les plus sensibles aux attitudes négatives à leur égard puisque la moitié d'entre eux disent y avoir été confrontés, notamment en raison de leur apparence physique. Ils sont encore plus de 40 % entre 25 et 34 ans à avoir connu ce type d'expérience, dans un contexte où l'entrée dans la vie active les confronte relativement plus souvent à des motifs liés à leurs origines, leur sexe ou leur situation de famille.

 

Au-delà des effets d'âge ou de génération, ce sont les chômeurs et les femmes qualifiées qui disent le plus souvent s'être trouvés en butte à des comportements négatifs. Les femmes sont d'ailleurs globalement plus nombreuses à signaler ces types de comportements, notamment au motif de leur sexe ou de leur situation familiale. Pour les hommes, c'est au contraire les motifs dus à leurs opinions politiques, syndicales ou religieuses qui sont plus fréquents. Les immigrés et les personnes issues de l'immigration disent aussi, plus que les autres enquêtés, avoir eu à subir des traitements négatifs, notamment en lien avec leurs origines, leur couleur de peau, leur nom ou leur façon de parler, et ce d'autant plus qu'ils sont qualifiés. De même, les personnes se déclarant handicapées ou « malades » ressentent davantage d'attitudes défavorables à leur égard que celles qui se disent « en bonne santé ».

Pour les personnes concernées, plus du tiers de ces attitudes intolérantes ont eu des conséquences sur leur vie. D'après la typologie établie, si l'événement rapporté est surtout en milieu scolaire de l'ordre de la moquerie ou de l'insulte, il relève davantage du refus d'un droit à l'entrée dans la vie active. Au travail ou en famille, ce sont les traitements injustes qui prédominent, alors que les discriminations de type raciste ou liées au handicap, qui s'inscrivent dans les relations sociales au quotidien, se traduisent plutôt par des mises à l'écart.

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