La santé mentale et le suivi psychiatrique des détenus accueillis par les services médico-psychologiques régionaux

Études et résultats

N° 181

Paru le 01/07/2002

Magali COLDEFY

Résumé

Parmi les 2 300 entrants en détention enquêtés en juin 2001, les médecins psychiatres des services médico-psychologiques régionaux (SMPR) ont repéré au moins un trouble psychiatrique pour plus de la moitié d'entre eux. Un cinquième des détenus entrant en détention avait déjà été suivi par les secteurs de psychiatrie. Pour cette population en quasi-totalité masculine, plutôt jeune, célibataire et en grande difficulté d'insertion, la présence de troubles est plus fréquente dans le cas d'antécédents judiciaires et pour des délits criminels.

Les détenus ayant été suivis durant la même période par les SMPR ont des caractéristiques proches. Mais cette population est plus féminine que la population pénale dans son ensemble (10 % contre 4 %).

La nature des délits commis différencie nettement les détenus suivis pour des troubles psychiatriques : 46 % sont incarcérés pour crime contre 24 % des détenus en 1999, 65 % pour atteinte aux personnes contre 18 %. De même, la structure de leurs pathologies s'écarte de celle des patients pris en charge par les secteurs de psychiatrie générale chez lesquels prédominent les troubles psychotiques et dépressifs.

Un tiers des détenus suivis présente en effet des troubles de la personnalité et un quart des troubles liés à une dépendance addictive, 12 % des troubles névrotiques ou anxieux, 8 % souffrent de psychose et 7 % de troubles de l'humeur. Compte tenu des modalités de fonctionnement des SMPR, la prise en charge de ces détenus est essentiellement ambulatoire.

Quatre profils types de détenus suivis se dégagent :

  • ceux atteints de troubles de l'humeur et du comportement incarcérés en majorité pour la première fois ;
  • des usagers de substances psycho-actives et incarcérés pour infractions correctionnelles ;
  • des condamnés à de longues peines présentant principalement des troubles sexuels ou de la personnalité ;
  • enfin des détenus souffrant de troubles émotionnels et du comportement, souvent mineurs, et en prison pour de courtes peines.

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